Vous êtes ici
Nucleotides antisens pour le traitement des mutations d’épissage
L’épissage est une étape de la transcription qui permet la suppression des introns et la jonction des exons. Certaines mutations dites d’épissage sont des mutations qui modifient l’épissage et entraînent une protéine CFTR anormale. Ce sont des mutations de la classe 5 selon la classification des mutations de CFTR. La mutation 3849+10kbC>T est une mutation d’épissage au niveau de l’intron 22. Dans ce cas, il y a un défaut de l’épissage et un codon stop dans la séquence entraîne un arrêt de la transcription. Selon le tissu, il peut y avoir cependant un ’épissage normal. Environ 1300 patients dans le monde sont porteurs de cette mutation. Ils sont plus souvent suffisants pancréatiques que la population générale de patients atteints de mucoviscidose, mais ils peuvent avoir une fonction respiratoire très altérée. Il existe une corrélation entre la fonction respiratoire appréciée par le VEMS et la proportion d’épissage normal mesurée dans les cellules des voies aériennes. Ainsi, une modulation de l’épissage tendant vers une augmentation de l’épissage normal pourrait être une approche thérapeutique.
Les nucléotides antisens sont des séquences courtes ARN-like qui peuvent se fixer à l’ARN cible, masquer la région de reconnaissance de l’exon aberrant et promouvoir l’épissage normal. Ils ont l’avantage de ne pas nécessiter de vecteur. Les auteurs ont mis au point des nucléotides antisens appelés SPL84-23. Dans des cellules FRT et des lignées de cellules épithéliales des voies aériennes avec mutation 3849+10kbC>T, ces oligonucléotides ont permis de restaurer un épissage normal, avec une grande proportion d’ARN CFTR, la présence d’une protéine CFTR mature et une fonction de CFTR restaurée. Ces résultats ont été retrouvés dans des cultures primaires des cellules des voies aériennes de patient homozygote et hétérozygotes pour la mutation. Notamment, sur des cellules de 5 patients hétérozygotes avec des mutations variables associées, la fonction de CFTR était à 43% de la fonction normale. La correction des mutations d’épissage par nucléotides antisens apparaît donc une approche prometteuse. Chez les patients, une administration par voie inhalée serait envisagée.
Référence
CONGRES NACFC 2018 - Vendredi 19 octobre 2018
Progress & Promise of the CFTR Modulator Pipeline
Splice mutations: towards the clinic
Speakers: B. Kerem (IS)
Rédacteur —
Pr Isabelle Fajac
Hôpital Cochin, Paris, France
Physiologie-Explorations Fonctionnelles
Hôpital Cochin
27, rue du fg St Jacques
75014 Paris